THE END : Fin des personnages !

Elle court à travers un dédale de couloirs.
Jamais elle n'avait eu l'occasion de venir fouiner dans ces environs, ces sous-terrains ne sont référencés sur aucune carte et pourtant à en juger les flaques d'eau et la vapeur qui s'échappe de conduites, c'est sûr : ce complexe est habité.
Il fait frais ici, en comparaison avec la surface de la planète.
Et Jamîla Lebon, « La Finaude », sue à grosses gouttes non pas pour la température mais elle continue de courir depuis plus d'une heure.
« PUTAIN C'EST PAR OU RAMI ??? »

Elle traîne par le col Cornelius Ramirez, poussé dans son dos par le Colonel Gilian Mac Hâli'an, « Gil ». Le vice-gouverneur est effondré. Il pleure dans sa manche, des dizaines de gardes des sables les suivent en bons soldats pour apporter la revanche de l'Empereur sur les traîtres de Tallarn :
« Ca ne sert à rien Jamîla...Ils vont gagner...Tallarn est perdue ! »
La Finaude lui colle une giffle avant de le regarder fixement :
« Ecoute-moi le tiers de la population est parti vers Alpha dans la Passe et Anatole a l'antenne de vie. Quoiqu'il se passe, Tallarn survivra. Mais si tu te bouges pas, on va y passer et le reste des tallarnites avec nous !
- Elle me parle...Dans ma tête...Les bombes...ELLE VA FAIRE SAUTER LES AUTRES BOMBES VIRALES !!!
- Et elle est où cette conne ? Vers l'est ou le sud ?
- Est !
- Ok go... »
La Finaude sort son multipass et déverrouille la porte. Gil se tient droit, faisant une grimace d'impatience, attendant d'en découdre. Les gardes vérifient que leurs armes sont bien chargées.

La porte s'ouvre sur un nouveau couloir.
Les 3 s'engouffrent avec leurs troupes.
On entend derrière une nouvelle porte les bruits sourds et métalliques des hérétiques en train d'ouvrir des caisses pour en sortir des bombes de la famille de celles qui ont déjà décimé la planète.
La Finaude crochète cette nouvelle porte, on entend des piaillements de mutants de l'autre côté, actionnant leurs armes, surpris d'avoir été découverts si tôt.
Une main se pose sur l'épaule de Jamîla.
Gil la bouscule en arrière et referme la porte brutalement, se tenant la poitrine, son collier rougi par la force xenos qu'il renferme.

« GIL !!! »
La Finaude se jette sur la poignée pour lancer les troupes en renfort, elle ne comprend pas pourquoi le Colonel s'est lancé dans cet acte suicidaire... Et en attrapant le bout de fer, la poignée lui brûle la main.
Le métal devient incandescent et les conduites sifflent.
Dans ce brouhaha de métal en fusion, on distingue de l'autre côté de la porte les pas d'un monstre, et les cris de désespoir de l'ennemi.

Le macaque à dos argenté attrape une grosse branche pour récupérer une nouvelle poignée de baies de Snoërt. Avec ses pairs, ils regardent à quelques dizaines de mètres un complexe projeté depuis l'orbite. Il y a encore quelques semaines, ce territoire annexé par des xenos de la race Tau était une forêt luxuriante comme celle qui recouvre la majorité de la planète.
Mais ce macaque n'en a cure, son instinct lui dicte simplement de s'alimenter, et la multitude de lumières étranges le divertit plus que ne l'effraie.
Il entend soudain un bruit dans un arbre proche. Sa seconde paire d'yeux s'ouvre pour mieux scruter dans le noir...Ce n'est pas un prédateur.
Curieux, il fourre les baies dans sa bouche afin de libérer ses membres et se balancer de lianes en lianes. Il arrive près du bruit, mais rien.

Il s'adosse au tronc d'un hêtre tacheté et regarde en contrebas, avant de reprendre la mastication de son dîner. Une fois les baies terminées, il balance une branche vers un buisson.

« Putain !
- Silence !
- Pardon Général, mais il m'a fait mal ce singe !
- Oh ça va c'est pas comme s'il allait te foutre un lien chépatroquoi avec des insectes géants ! »

Coutelas et le Général Kerghan rient en se rappelant un passé si récent. Voici 3 jours qu'ils observent depuis ce bosquet la progression des xenos ennemis sur cette planète. La Passe de Calistra est conquise, mais 6 jours plus tard les Catachans étaient déjà déployés ailleurs.

Le macaque s'approche, ses 2 paires d'yeux luisant sous la lumière des 3 lunes, si surpris que ces arbustes puissent parler. Coutelas profite de la blague sur sa récente condition pour se gratter : il a bien senti quelques insectes grignoter sa plaie au bras et n'a pas eu l'occasion de se soulager depuis son arrivée. Le Général rampe, ce qui lui permet de dégager un peu sa poche à urine bien remplie.

Puis un grésillement fait fuir le macaque, la radio du Général s'est activée pour autoriser l'assaut.
Un guerrier de feu s'approche à pas de loups du bruit électronique. Il brandit un détecteur et trouve la source du signal : l'appareil dissimulé dans le casque du Général...Et pourtant, il ne voit rien d'autres que des feuilles et des herbes.
Il appelle ses homologues dans sa langue incompréhensible, rien ne semble bouger dans ce bois. Le camp xenos se met en branle : certains guerriers s'équipent, les chars s'activent et pourtant le garde brandit sa lampe dans les broussailles sans ne rien voir.

Il tend son bras suivant ce qui lui indique son appareil, ne distinguant pourtant rien d'étrange.
En une fraction de seconde, à peine a-t-il eu le temps de sentir une pression l'agripper que la lame de Coutelas lui tranche la gorge, avant de couvrir l'armure si visible d'un filet de camouflage.

Le Général lève 2 fois le poing.
Les troupes ennemis s'approchent sans rien distinguer.
Après quelques minutes de recherche, gardes et chars antigrav retournent vers le camp.
Kerghan lève une troisième fois le poing, et la forêt bouge en silence, des dizaines de gardes de Catachan fondant sur l'ennemi tel un étau qui serrerait lentement un ustensile, alors que seul le macaque à dos argenté semble comprendre ce qu'il va se passer.

Sa toge est maculée de sang impie.
Le Père Virgile vient de réduire au silence un culte déviant sévissant sur un monde-forge quelconque.
Il ne compte plus ses voyages, ses rencontres ou le nombre de maudits qu'il a tabassé à mort.
Dans cette friche industrielle rouillée, ça sent le fer, la mort et les déjections.
Les odeurs nauséabondes tentent de l'agresser mais sa foi est trop puissante, et ce n'est pas encore aujourd'hui que le dieu maudit des maladies et de la décadence va faire développer ce qu'il a dans son corps.
En priant, il pose son bouclier et sort sa dague.
Méticuleusement, il entame le « Pater Imperator » en rayant sur son bouclier le nom d'Emmanuella Valentini. La garce a été implantée dans son enfance comme lui, comme sa sœur, comme Sœur Sydonie. Elle gît là, devant lui, son corps déformé par le démon qui a réussi à croître dans ce cocon si rapidement corrompu.
Et il est le seul pour le moment à avoir trouvé en l'Empereur et sa Foi un rempart contre le monstre qui l'habite.
Il ne lui reste plus que 5 noms...Et pourtant.
Une silhouette encapuchonnée se tient derrière lui.
Sa puanteur empeste les environs, il respire difficilement et brandit un pistolet à plasma sur la nuque de Virgile.
Le Père pourrait tenter de se retourner et de dévier l'arme, mais il est épuisé par cette traque et sourit. En mourant, un nouveau nom s'effacera et ne resteront que 4 porteurs qui seront chassés par les catachans.
L'hérétique ne dit rien, il comprend que sa proie se laissera mourir, attendant la fin du sifflement du plasma chauffé pour tirer un seul coup.
Puis un claquement.
Si reconnaissable, si distinct, si familier.
L'hérétique s'effondre à la gauche de Virgile. Il se relève en pleurant, remerciant l'Empereur. Ce tir de laser provient d'un fusil qui l'a récemment accompagné au combat : celui de Sveltana.
La vostroyenne vient de lui sauver la vie. Il se retourne et lui fait un signe de reconnaissance. La jeune femme a bien changé. Elle arbore des vêtements plus sombres et le « I » inquisitorial est tatoué sur l'ensemble de son visage. Virgile ne comprend pas et dans le couloir nauséabond qui mène à ce théâtre de décadence, un monstre de métal apparaît dans la lueur vive d'un brasero attaché dans le dos.
Il reconnaît le Répurgateur, Maître Rykehuss, et comprend bien que son ancienne camarade d'arme fait parti de sa suite. Il met genou à terre avant d'entendre la voix majestueusement roque de l'individu :

« Mon Père, relevez-vous. Votre heure n'est pas encore venue, je vous promets de vous libérer de votre fardeau et une fois celui-ci achevé, nous nous attaquerons à mes pairs qui ont conduit au décès de Seth : les radicaux. »

Virgile marche dans la direction de la silhouette si imposante, constate que Sveltana lui sourit, se tenant droite comme il sied à son peuple. Sa traque n'est pas terminée puis démarrera enfin celle qu'il n'a pas réussi à terminer : tuer Al-Subaaï.

Il fait un froid mordant dans ce monde gelé de Ptoma III.
Voici plus de 2 mois que le Cardinal Volesus échange avec la haute aristocratie et les États-majors des environs pour apprendre l'existence de bêtes immondes ayant foulé le sol de ces systèmes. Il lui en a fallu du temps et de l'énergie, ingurgiter des cocktails, culbuter quelques douces et graisser des pattes pour enfin obtenir une trace plausible de combats ayant eu lieu il y a des années de cela.
Ce monde glaciaire a été le théâtre de guerres contre les tyranides, une avant-garde qui a rapidement été défaite par la garde impériale.
Mais il le sait : quelques part dans ce territoire, des cadavres n'ont pas été passé au promotheum comme il se doit. Certains abrutis ont jugé bon de se mettre de côté quelques corps pour les vendre au marché noir, et qui irait fouiller dans ces grottes gelées ?
Ce n'est plus un monde, c'est un coffre.
Depuis la valkyrie, il scrute l'étendue blanche bleutée. Il devrait y avoir quelque chose dans le coin. Il sourit en demandant à l'Empereur de le laisser envisager une boutade : Ptoma II est un congélateur à tyranides, et le Grand Maître Gelt, de l'ordo Xenos, a demandé qu'on vienne prélevé quelques glaces !

Tchik tchik !

En souriant, il se retourne vers un bâton de colifichets qui fait tâche dans la valkyrie :
« Là ! Tu vois grande grotte ? Juste après ! Petit boyau gelé, Le kraken est endormi ! »

Brond'Ak Chassétoile se réveille. Il tente de se dresser dans l'appareil volant mais manque de trébucher.
Le transport atterrit et en sortent les 2 hommes, participants aux conclaves calistriens. Le Cardinal poursuit ses affaires avec Gelt et Brond'Ak a été « récupéré » malgré la volonté des puritains de le mettre au bûcher.
Accompagnés de 10 gardes lourdement armés, ils avancent vers la caverne.
Avec ce qu'ils vont trouver, l'Imperium devrait être mieux préparé à l'invasion des insectes.

« 17 !
- 19 !
- ....18 !
- Et de 3 ! 22 ! »

Laserius Eisen se redresse et charge de nouveau Misère, son lance-roquette. Devant lui, plusieurs cadavres d'orks gisent. Depuis qu'il a pris conscience de son lien avec cette race, il se rend compte à quelle point en venir à bout est une passion qui sert l'Imperium.
Cass'Gueule.
Un surnom jamais autant mis en pratique que depuis le jour où il a été analysé par le Maître Inquisiteur Al-Subaaï. Il pensait mourir une fois sa condition de mutant mise à jour, mais non : le puissant radical a préféré mettre ses talents en pratique en le déployant dans des combats opposant les hommes aux peaux-vertes. Et depuis qu'il a tué un Big Boss sur Calistra Secundus, il doit admettre que cette condition le satisfait amplement.
Il se tient dos à dos avec une femme :
« C'est pas du jeu Eva !
- Ben pourquoi ? T'as un lance-roquette toi !
- Ouais mais genre moi chuis pas un dieu ou un truc comme ça !
- Un C'tan et j'y peux rien ! Et moi je suis pas une mutante !
- Si on faisait un gamin ça donnerait quoi ?
- Ben...Un C'tan mutant avec une psyché d'ork non ?
- Oh putain le portrait ! »
Les 2 amis se tiennent droit.
Eva... Raghnild s'appelait comme ça la première fois qu'il se sont rencontrés, dans ce qui est pour elle une vie antérieur.
Elle aussi a eu la permission de vivre dans le secret, et a accepté sans hésiter de suivre son ami d'autrefois, le petit garçon qui lui avait offert sa truelle, le plus beau présent qu'on peut attendre d'un mineur sur Sepheris Secundus.
Une nouvelle vague arrive.
Les peaux-vertes sont déterminées.
D'habitude, les hommes fuient dans ce genre de situation et les orks commencent à douter : les régiments de la Garde ont été décimés et ces 2 là restent encore debout, à trancher des têtes et prélever des vies.
Le Boss Taprab' hurle une Waaagh suivie par ses boyz.
Les monstres gravissent la colline de toutes parts en direction du couple tenace.
Cass'Gueule vise paisiblement avec sa chère Misère, tandis qu'Eva se concentre en brandissant les mains.
2 explosions secouent de nouveau les flancs de la colline, on entend des hurlements de douleur graves et des rires enfantins s'élevant au milieu du conflit.

Comme à l'accoutumé, le Commandeur Anatole se tient droit, devant la vitre épaisse de son bureau à bord de son vaisseau, l'Ignotum. Il regarde les étoiles, il regarde les planètes de la Passe de Calistra. Les allers-venus des transports amenant équipement et colons des factions propriétaires de planètes. Les rapports de derniers combats avec des orks tenaces.
Il regarde le vide spatial pour se reposer, et la porte s'ouvre :

« Aldébarran ?
- Oui Commandeur.
- Aldébarran quelque chose ne va pas dans la Passe.
- Tout va bien.
- Non. Je ne sais pas. Tout ça semble si simple, si facile. Il n'y a aucun challenge à récupérer ces planètes.
- Je ne vous comprends vraiment pas.
- Pardon ?
- Commandeur. Vous avez tout et voulez plus.
- C'est faux. Je n'ai pas TOUT ce que je veux. Je voulais la Passe !
- C'est vrai ! Vous avez voulu venir dans la Passe, vous y êtes. Vous avez accepté de coloniser les planètes, c'est bon. Vous avez eu le culot de récupérer ces mondes pour les redistribuer afin que toutes les factions vous en soient redevables, c'est chose faite. Vous avez même eu l'immense audace de marcher 48h en pyjama pour narguer les autres participants et tout cela sans ne recevoir aucun trouble en retour. Et vous voilà, à regretter désormais qu'il n'y ait pas eu plus de morts.
- Je ne comprends pas Aldébarran. Et je ne vous permets pas de remettre mes capacités de commandement en doute. J'ai remporté la victoire. J'ai guidé ces foutues factions à leurs planètes. J'ai même récupéré des mondes. Et tout cela grâce à mes simples capacités.
- Non. Vous avez fui le combat spatial avec les orks pour mieux vous approprier des territoires et sans l'action de chacun nous ne pourrions pas discuter maintenant. VOUS n'avez pas conquis la passe Anatole, c'est votre Imperium qui l'a fait.
- Et vous Aldébarran ?
- M...Moi ?
- Oui vous, que cherchez-vous ? Que voulez-vous ?
- Bien...Nous avons trouvé une seconde antenne de génération vitale sur la planète nommée Nikita.
- Je le sais, elle part pour Mars.
- Je la veux. Donnez-la moi. Je rejoins la bordure extérieure pour retrouver mes attaches. Je pense que l'antenne aidera grandement les hommes là-bas.
- Je n'irai pas là-bas.
- Le Marchand de sable se propose de m'amener.
- Ce lâche !
- Oui.
- Bien. En reconnaissance de nos années ensemble. Prenez et partez.
- La Passe vous a changé Commandeur, en bien.
- Soit. Laissez-moi maintenant. »

La nouvelle capitale de Chelovek scande son nom :
« OR-THE-SIUS ! OR-THE-SIUS ! OR-THE-SIUS ! »
Monsieur Jarran Orthesius s'avance dans son costume blanc impeccable, réhaussé par une splendide cape dorée. Son serveau-crâne vole autour de lui en enregistrant le moment.
Il sourit et écarte grand les bras.
La foule est déchaînée.
Il y a en contrebas de l'imposant bâtiment des gangers, des ouvriers métalicains et le peuple de l'ancienne faction azuréenne, convertie à l'Imperium après l'annexion de la planète. Ces hommes de différentes cultures se mêlent dans l'exaltation, prônant le nom du semeur de révolte, celui qui les a conduit ici, qui les a libéré des bas-fonds infernaux de Gunmetal City, ou qui a repris la planète après la domination des Valhalla.
La bannière inquisitoriale flotte haut au centre d'une immense statue représentant Monsieur Jarran Orthesius, symbolisé avec un pistolet, faisant rempart de son corps pour défendre un enfant ouvrier et une femme effrayée. En bon protecteur, il a souhaité affilier ce monde si important, qui permet tout simplement les échanges entre la Passe et le Secteur Calixis.
Il sait aussi que la Famille Hax pourrait récupérer en un rien de temps ces mondes, et mettre un relais inquisitorial est pour lui gage de tranquillité. Car si des troupes étaient envoyées depuis Calixis, elles devraient franchir la Chelovek inquisitoriale mais ce que peu savent, c'est qu'il fait lui-même parti de la Sainte Inquisition.

Jarran rit à gorge déployée.
Lui qui il y a quelques temps encore vendait des contrats d'assurances aux puissants, se retrouvent à régir plusieurs planètes.
Il jubile mais ses opposants se trompent : il ne fait pas cela pour sa propre personne, par égocentrisme ou besoin de reconnaissance... il le fait pour l'Imperium de l'humanité :

« Mes amis ! »
Il parle dans le micro qui transmet dans la foule compacte ses paroles. Le peuple se tait immédiatement, des servo-crânes initialisent la projection du discours sur des écrans géants.

« Mes amis ! Que nous ayons fui de ce cratère volcanique sordide, que vous ayez été délivrés ici des engeances chaotiques ou que vous soyez d'anciens esclaves de la Corporation Devayne, vous êtes désormais des hommes libres ! »

La foule s'agite.
Les hommes se bousculent et s'embrassent de joie.
Jarran voit dans le publique une petite fille, que ses vaisseaux ont prélevé sur une autre planète de la Passe lors de la colonisation. Elle ne connaît l'Imperium que depuis quelques semaines mais pleure déjà de reconnaissance envers lui.

La foule acclame une nouvelle fois.
Les 2 hommes se toisent en souriant.
Nikita sait que cet homme est puissant et intouchable, alors que lui connaît justement quelques problèmes... Le contrat qui lie les productions des forges métalicaines et vostroyennes dans la Passe permettra effectivement d'asseoir les bases d'une entreprise luxuriante et dévouée à l'Imperium.

Il constate avec effroi et respect la manière dont ce cher Jarran, simple diplomate aux conclaves, est un meneur d'hommes sans pareil, mais il le sait aussi sincère et saint d'esprit.

Sous les cris de la foule nouvellement acquise, il regarde le ciel pour voir 2 petites lueurs dans le ciel lointain.
Les planètes de Nikita et Sveltana, si éloignées et pourtant si proches, sont unies dans une allure calme et paisible.

« Mais nous ne sommes pas là pour nous tourner les pouces. Car si nous pouvons nous émanciper de la lourde Administration ou de l'hégémonie Hax, nous devons poursuivre notre labeur ! Certes, Gunmetal City a toujours été montrée du doigt mais sans les forges, Calixis est affaibli et l'Empire avec lui. Donc commençons à travailler ici, dans la Passe de Calistra, en tant qu'hommes libres, propriétaires de nos planètes et de nos forges ! »

La foule crie et jette en l'air des couvre-chef, puis se fige en voyant une nouvelle silhouette apparaître sur le balcon :
« Et pour commencer cette nouvelle vie, je vous présente Nikita Machenko Taramaziev, un ami. Représentant de Vostroya ! Nous avons décidé d'agir de concert pour devenir le plus grand complexe industriel de la Passe et ainsi s'assurer une production saine et en totale harmonie ! »

Dans cette chapelle déserte et froide, la Dame en noir pleure.
Sur les genoux devant la représentation de Saint Drusus, voilà plus de 2 heures qu'elle prie ainsi, les mains serrées si fort qu'elle en a des douleurs, la tête posée sur ce lien de pureté.
Elle pleure à grosses larmes.
D'autres sœurs de l'Adepta Sororitas ont tenté de la ramener dans sa chambre, de lui proposer une collation ou de participer à ses tourments mais Sœur Anastasie désire être seule.
Et comme on a coutume de la voir, elle demeure ainsi, tremblant sous les hochements de sa respiration saccadée, versant plus de larmes qu'une veuve ne pourra jamais le faire.
Et malgré ce qu'elle a accompli.
Malgré son aide dans la connaissance d'écrits hérétiques.
Sa participation à la libération de l'Impératrice, quand elle accourut dans l'univers démoniaque pour l'en extirper.
Malgré le fait qu'elle ressente sa force en elle, comme l'Empereur précédemment.
Elle ne peut cesser de pleurer pour la corruption.
Pour Ptit Boom.
Pour tous ceux qu'elle a soupçonné, à tort et à raison.
Elle pleure pour le salut de la grâce humaine, car même s'il demeure désormais un espoir, elle sait que l'homme sera toujours tenté par la damnation...

« Protocole de chauffe du plasma.
- Que l'Omnimessie active le réacteur...Plasma chauffé.
- Alimentation du canon secondaire.
- Et sa Grâce nous permettra de répandre la mort en son nom. Alimentation terminée, mise à feu opérationnelle.
- FEU !
- Feu ! »

Le Calistra Dies, Titan de classe Imperator, fait feu dans un bruit assourdissant vers l'horizon. Le levé du soleil est soudain voilé par une détonation de plasma qui teinte le ciel et la terre d'un vert vif. Les lignes nécrons disparaissent en un claquement de doigt et les lignes impériales hurlent de joie 200 mètres en dessous du poste de pilotages où se tiennent les Princeps FG 3147 – D et FG 3147 – E.
Déjà, les senseurs s'affolent, l'ennemi a posté des arches sur le flanc Est et s'apprête à faire feu sur l'artillerie loyaliste.

« Bien. Protocoles de calcul enclenchés. Mes frères, appliquez cogitations et prières de rotation, préparez-vous à faire feu avec le canon Volcano.
- FG, ce sera trop long !
- Aphex ?
- Ouais non là si on ne fait pas tirer directement les turbolaser de flanc, la Garde va perdre les basilisks !
- Nous ne pouvons faire autrement Aphex.
- Sisi laisse-moi juste 2 minutes, je vais te recalibrer un peu ses pistons à cette machine moi ! »

Les autres conducteurs du Mechanicum sont surpris par tant de familiarité et de blasphème envers le Dieu-Machine et son avatar qu'est le Titan. Certains commencent déjà à extracharger des données pour envoyer des rapports négatifs sur l'attitude du « Saint Aphex ».

« Aphex !
- Ca va FG là regarde, suffit de recalibrer...T'aurais pas un sucre ?
- Un sucre ?
- Ouais pour connecter des fils. Si je connecte ces 2 fils là, on gagne 33% de vitesse de rotation au détriment des communications.
- Nous avons besoin des communications et...Ce n'est pas un véhicule métalicain !
- Mais si c'est pareil je te le rends comme neuf ton joujou passe-moi le sucre. »

Le Princeps s'exécute.
Aphex a bien changé depuis leur première rencontre et il lui fait toute confiance : avec son processeur de foi, il sait qu'il ne cherche pas à nuire à la mission mais au contraire use de ses compétences pour la mener à bien. Il perçoit dans sa matrice l'afflux des informations des autres Princeps, une alarme va bientôt se déclencher pour avertir les skitarii de détruire toutes les unités mécaniques, plaidant pour la corruption de la machine. FG 3147-D use alors d'une donnée propre à aux autorisations de son nouveau Maître et bloque toutes ces informations. Par volonté inquisitoriale, le Calistra Dies revient totalement aux 2 Princeps.
Le titan grince soudainement dans un bruit qui semble être un cri. Il pivote vers l'est très rapidement.

« A tous les Princeps, FEU AVEC LE VOLCANO ! FEU !!! »
Les détonations retentissent dans la plaine, faisant soudainement taire les arches nécrons.

« Cristobal, reviens te coucher ! »

Le jeune homme se tient assis devant le bureau massif taillé dans un bois rare et lointain. Lui qui n'a connu que la vie des bas-fonds, le voilà sur un monde paradisiaque magnifique, à profiter des journées au soleil et se prélasser comme un animal heureux. Un vent frais vivifiant redresse le rideau de voile fin et permet à la lueur des lunes de pénétrer dans la pièce. Il est vêtu d'une robe de chambre faite de soie étrange et incroyablement douce. Rien que cette foutue tenue doit valoir plus cher que l'ensemble des vêtements qu'il a porté dans sa vie.

Il ferme le coffret qui se tient devant lui : Ebony et Ivory, ses 2 demoiselles, ses bons flingues, peuvent maintenant dormir paisiblement.

« Cristobal !
- Ouais j'arrive poulette ! »

Dans son lit se tient Célinée, 5eme fille de la famille Hax. Il pensait avoir échoué dans sa mission mais la famille sait être reconnaissante, et son introduction permet simplement au Gouverneur du secteur Calixis une entrée facilitée dans la Passe de Calistra, où Cristobal est connu comme héros.
Célinée est merveilleuse.
Il en a culbuté, des garces, des punks et des ouvrières.
De toutes les tailles, toutes les formes, mais par la Grâce de l'Impératrice : des comme ça, il n'en avait jamais eu dans son pieu.
Il l'aime, pour sûr, mais doit terminer une lettre. Il la relit et la signe avant de repartir se coucher, caressant sa femme pour lui faire une nouvelle fois comprendre d'où lui vient son surnom de « Clito ». Une nouvelle brise dresse le voile et la lueur permet de discerner les mots couchés sur le papier. Il s'agit d'un engagement de la Famille Hax d'interrompre toute poursuite de la Famille Machenko, ainsi qu'une interdiction formelle de les exécuter dans le Secteur Calixis et la Passe de Calistra.

Jorn marche vers le Croc.
La forteresse Space Wolves est imprenable, le paysage gelé qui l'environne est à couper le souffle, ceux qui l'habitent font parti des plus grands guerriers de l'Imperium.
Et pourtant...
Pourtant Jorn Loup de feu a tellement vécu durant ces derniers temps que plus rien ne semble le surprendre.
Il a passé le poste de garde en montrant le bâton que lui a confié son chaman Brond'Ak.
Il voulait plus que tout retourner sur Fenris mais pourquoi ?
Sa famille nomade est introuvable, il s'est fait au monde de la diplomatie et Anatole le veut comme conseiller.
Il marche dans cette neige, sa hache à 2 mains dans le dos n'est même plus un poids pour lui.
Arrivant devant l'immense bâtisse, un vieux scout le conduit vers une succursale.
Le vieux space marine a les cheveux blancs tressés en natte.
Une large cicatrice meurtrit son visage ridé.
Il porte une armure « légère » en comparaison de ses frères mais Jorn le sait : ce chapitre peu commun considère ses éclaireurs comme l'élite.
Le scout doit faire à peu près 2,10 mètres.
De ses poings, il pourrait broyer la tête de Jorn en quelques secondes.
Son couteau est aussi long qu'une épée standard.
Et son bolter si lourd et imposant semble être un petit plus dans son équipement.
Il pousse la porte et fait un signe de tête à l'humain, qui entre paisiblement dans la salle.
L'air est incroyablement chaud et empli d'une odeur d'encens reposante. Il s'attendait à un banquet à la bière, déranger les célèbres Space Wolves pour supplier audience, mais au lieu de cela se tient devant lui un homme, accroupi. Il jette des osselets au sol et marmonne lentement des prédictions.
Il se redresse : une épaisse fourrure de loup de Fenris le recouvre entièrement, une longue chevelure de jais rejoignant une barbe broussailleuse. Le prêtre des runes se retourne et tend la main.
Jorn le sait.
Il n'est venu que pour apporter ce bâton.
C'est tellement surprenant.
Ce bâton a une valeur inestimable, un des 10 qui a été confié par Leman Russ, le Primarque du Chapitre, fondateur et fils de l'Empereur, et pourtant Jorn tient un petit bout de bois.
Il a parcouru un chemin dangereux pour arriver là et donner à cet homme si prestigieux un artefact d'une grande puissance.
Il sourit face à la situation, ne se sentant finalement que comme un messager venu délivrer sa missive pour s'en retourner.
Il n'espérait pas grand chose, mais plus tout de même.
Le Prêtre des runes lui fait un salut respectueux, emplissant tout de même le cœur de Jorn, certain maintenant de pouvoir reposer en paix. Il tourne les talons et se dirige vers la porte qu'il vient de passer.
La porte se rouvre mais une voix grave résonne dans la salle comme un écho prêt à déclencher des avalanches :
« Et toi Jorn, tu sais parler ?
- Votre seigneurie ?
- Tu sais parler aux hommes ? Nous ne pouvons pas te prendre dans le chapitre, pas plus que Raghnild...Mais tu sais parler.
- C'est effectivement mon domaine d'excellence.
- Bien. Le souhait des miens est que tu nous serves. Nos relations avec l'Imperium se tendent, ils ne nous comprennent pas...Mais toi, tu pourrais bien leur montrer notre dévotion. Acceptes-tu ? »

Jorn, fatigué et surpris par un si grand honneur se met à pleurer.
Sa destinée s'écrit à nouveau, pour le bien de sa planète et de l'Imperium.

La jeune Bian'ka joue dans la steppe. Le pollen lui pique les yeux, ses yeux jaunes de Tau.
Elle entend sa mère crier son nom au loin, elle étend le linge pour profiter de la brise.
Mais Bian'ka veut encore jouer avec Tanaka, son Wörth, sorte de mammifère intelligent très apprécié en animal de compagnie.
A son âge, Bian'ka devrait déjà se trouver un petit ami et fonder un foyer, mais la vie sur cette planète, loin de l'empire des hommes et même du sien est trop réconfortante.
Elle se laisse tomber au sol et regarde défiler les nuages.
Elle ferme les yeux en entamant un petit air...Avant qu'une ombre ne la gêne.

« Euh, s'cuse ! »

un homme se tient au-dessus d'elle.
Il porte un casque étrange et un bâton revêtant l'aquila, le symbole impérial...Un symbole qu'on ne trouve qu'à plusieurs années lumières d'ici !
Ses petits yeux sont cachés derrière des lunettes et un casque étrange est posé sur sa tête. Elle se redresse, surprise et effrayée à l'idée qu'il puisse attenter à sa vie.

« Non ça va gueule pas ! Tu me comprends là ?
- Oui.
- Bon ok c'est cool. Bon voilà dans ta capitale y'a un vaisseau. D'ici 6 mois faut que tu le prennes. Il se dirigera vers Xana...Xano...
- Xanivarès ?
- Xanivarès je crois ouais...Ben voilà faut l'prendre !
- Mais qui êtes-vous ?
- PUTAIN mais que ce soit des taus, des eldars ou des humains vous êtes tous pareil!!!Et Pourquoi ci et pourquoi ça et gnagnagna !...Bon écoute elle me guide et dit que tu dois y aller...Fais au moins un saut ché pas t'es curieuse non ?
- Ma mère me dit que oui.
- Ben écoute ta mère. Allé au suivant ! Putain j'en ai ma claque moi de ce bordel ! »

Elias laisse Bian'Ka seule avant se s'en retourner en courant.

Un nouveau choc ébranle la coque du vaisseau.
Il est en flamme et les boucliers ont lâché.
Les batteries de flanc sont hors service et des avaries se sont déclarées dans les systèmes de communication.
Et Sœur Serafina sait ce que ce tremblement signifie : un nouveau module d'abordage.
Les chaotiques ont envoyé tout ce qu'ils possédaient à la poursuite de la frégate de transport pour éviter que l'Impératrice n'atteigne le trône de la Sainte Terra.
Elle a été soignée et lavée, placée dans une cuve de stase, si sereine, enfin reposée après des millénaires de lutte pour sa survie.
Mais Serafina a peur.
Il ne reste pratiquement plus un seul garde impérial, elle se tient devant la cuve de son aïeule, prête à la défendre bec et ongle.
La porte s'ouvre, et elle sourit en baissant sa lame.
Le Patriarche Anselme, dirigeant de la Confrérie, le bras armé de l'Impératrice dans la Passe de Calistra, pénètre la salle de commandement avec ce qu'il reste de sa suite. Il possède la même tenue que dans la Passe, dressant l'épée tronçonneuse de Seth, maculée de sang.
Il ne dit rien mais semble blessé.
Serafina s'en aperçoit et il hoche la tête pour refuser en désignant la cuve. La Sœur le comprend : qu'elle garde ses pouvoirs pour l'Impératrice.
Il indique à ses hommes de se répartir dans la pièce attenante. Des cris alertent de Patriarche que la nouvelle vague d'envahisseurs arrivent. Leur mission est simple : tuer celle qu'ils ont retrouvé dans la Passe. Il hurle une prière reprise en cœur par ses hommes avant de redémarrer son arme qui asperge les environs de sang impie.
Il reçoit les 2 premiers mutants d'un coup bien placé dans les jambes. Le premier a le membre arraché alors que le second, sous l'impact, se tient le genou de douleur. Les autres submergent la garde d'Anselme sous un flot de corruption, de paroles obscènes et de coups d'armes rouillées. Le combat ne dure pas. Rapidement Anselme est encerclé et certaines lames lui meurtrissent les bras.
Sœur Serafina dégaine son épée pour se jeter dans la mêlée.
Son intervention permet de venir à bout des derniers déviants.
Il ne reste que 2 gardes en état de combattre. D'une prière, elle impose ses mains sur le Patriarche qui se redresse immédiatement. Ils regardent tous les 2 par un hublot...2 autres modules d'abordages viennent d'être tirés.

Anselme regarde la Sœur et réactive son arme, la dressant malgré la douleur et la fatigue.
Puis 2 explosions font vibrer le vaisseau.
Les modules viennent de voler en éclat avant que les écrans ne transmettent un nouveau message :

« Ici Le Général Mac Thompson, nous prenons le relais. Nous avons pour mission de vous escorter sur Terra, ordre des Hauts Gouverneurs. Bienvenue dans le Segmentum Solar ! »