Cent Balles et un Mars
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Textes d'ambiances

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Message  Pol Dim 11 Sep - 18:46

Cher Lectrice et Lecteur,

Tout d'abord je vous remercie de votre assiduité. Et si vous tenez un tant soit peu à votre humble Pique-Assiette, sachez que son éditeur ne cesse, tel un maître de tambour croissantin, de le faire ramer, pardon écrire, pour qu'il vous narre ses aventures de galérien en ce bas-monde.

Pas plus tard qu'hier, j'étais justement attablé dans une auberge d'un port, délicieuse odeur de marée et de fruits de mer en prime qui bien évidemment ne venait pas du front de mer mais d'autres crustacés présent dans l’établissement. Parmi cette faune aquatique, un requin m'avait gracieusement invité à sa table, pensant sûrement dévorer le poisson clown que je suis. Toutefois il se montra aimable et eut même l'obligeance de vouloir faire démonstration de ses rudiments de bonne manière. Las mais heureux de pouvoir siroter une bière, je le laissais faire. Il me demanda alors, voyant en moi l'oiseau migrateur qui ne s'arrête jamais, quel était le peuple le plus brave parmi les braves.

L'Eisen semblait s'imposer, après tout quoi de plus brave que de se couper le bras gauche avec son bras droit.
La Castille était sûrement plus brave car elle avait une telle foi dans le Très Haut qu'elle aurait pu sauter dans un précipice pour peu qu'on y ait jeté une hostie bénie.
Peut être alors la Montaigne, qui a battu à plate couture nos précédents illuminés. Il faut être brave en Montaigne, oui Monsieur, pour être capable d'envoyer des milliers de vos paysans faire la guerre pendant votre pique-nique.
La balade champêtre en Ussura tendrait à me faire dire que ces derniers sont braves, de vraies forces de la nature. Je leur avais demandé d’où ils tenaient leur bravoure mais ni l'ours, ni le loup et encore moins la loutre se sont exprimés clairement.
C'est là qu’une voix forte et criarde me vanta les mérites de l'honneur et du courage vodacce. Mais sitôt retourné je ne vis personne.

Je pensais alors à un de ces tours de fées dont sont capables les avaloniens, et me rangeait à l'évidence, suivre une bonne femme qui a ramené une pièce de la vaisselle royale égaré n'était peut être pas exactement la définition attendue.
Alors nul doute c'était le Vendel. La Ligue avait acheté la Bravoure grâce à l'argent durement gagné pour sa place au Paradis.

Ce soir là je repartis avec quelques contusions mais de mémoire de bigorneau, on n'avait pas vu meilleure pugilat général dans une taverne peuplée par toutes ces nations. Pieux et croyant, je remerciai Theus de m'avoir ainsi montré aussi clairement l'entente des peuples sur Théah.


"De la Bravoure", texte issu des Notes d'un Pique-Assiette, des feuillets très en vogue en ce moment dans tout Théah, à la Cour ou ailleurs
Pol
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Message  Pol Dim 11 Sep - 21:00

C'était durant un de ces moments conviviaux dont l'ensemble fut nommé Guerre de la Croix (alors que juste « Chemin de » aurait été amplement suffisant, la tendance à l’exagération de nos contemporains est terrible)...

Alors que je retirai ma lame incidemment plantée dans le torse de mon adversaire, qui eut l'amabilité de mourir en silence, mon compagnon de bataille du jour, un sympathique reître au contrat à durée déterminée, s'adressa à moi avec ce regard empli de la sagesse des hommes de guerre. Comment on était-on arrivé là ?

« La bonne question mon ami ! Sans trop de circonvolutions je vais tâcher de résumer l'Histoire, celle avec le H majuscule, éponyme de l'arme du guerrier ou de l'outil du bûcheron que l'on confond souvent.

Pour faire simple, il y avait un Empire sur lequel régnaient des Sorciers avec des hommes et femmes qui portaient de coûteux pagnes lors d'orgies fabuleuses. Non, non, pas la Montaigne, eux n'ont fait que copier et tel le mauvais archiviste ils ont mis trop de poudre pour cacher les imperfections de leurs parchemins. Je disais donc il y avait ce gigantesque état qui regroupait tout les territoires civilisés, les mêmes que ceux d'aujourd'hui à l'exception des villes Vendel qui n'avaient pas encore poussé sur des champs de guilders, et qui menait grand train. Vint un vagabond hirsute, se faisant appeler Prophète, et qui sans le sou trouvait originale l'idée de monter ses camarades d'infortune, les pauvres, contre les magiciens au pouvoir, les riches. Ces derniers auraient donc des pouvoirs venant d'une entité démoniaque, qu'on appela Légion car le terme impôt n'existait pas encore. C'était la raison pour laquelle les pauvres hères sans compétence occulte se retrouvaient en bas d'une échelle sociale et qu'ils arrivaient pas à grimper. Un peu démagogique mais diablement, voilà de quoi faire lâcher un pet à une nonne, efficace d'un point de vue sophiste ! Vexés par cet argument, les sénateurs sorciers, des mages en robe et non toujours pas des montaginois mais numains, condamnent l'impudent meneur de révolte à un feu de la Saint-Jean ! Voyant que mon trait d'esprit sur une tradition qui n’existe pas encore ne fait pas mouche avec mon auditoire je vais accélérer ma présentation...

On reprends en synthèse : Empire de sorciers mauvais et gentils pauvres sans talent, arrivée du Prophète, grillades entre amis, révolte populaire (sûrement ces étranges gens se disant végétariens), effondrement du plus grand Empire jamais connu avec un niveau scientifique jamais égalé pour arriver à une multitude d'états-nations obscurantistes. Notez que côté théologique, on a simplifié en passant de sept divinités planétaires à un grand ensemble unique appelé Theus. Et c'est justement par là qu'arrivent les prémices de notre rencontre dans le sang et la boue !
 »

Croyez le bien, alors que je voulais dispenser un savoir, gratuitement de surcroît, pour éduquer le traîne-rapière il me défia en duel sur le champ pour un imaginaire propos blasphématoire. Tant pis, j'aurai tout le loisir de conter la suite plus tard mais pour l'heure je devais donner une leçon au bruyant cancre...
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Message  Julienlien Lun 12 Sep - 11:05


Le long de mes plaies,
fais glisser les mains.
Pour défier les soleils
et mêler nos voix.

Rouvre ces blessures,
et regarde-moi:
Mon corps meurtri
est le canevas du destin.

Toutes ces bonnes gens
Mirées avec révérence
Leur parfum de groseille
et de lilas
Voyez seulement
Richesses et décadence
Sortez pics et mousquets
Pendez-nous tout ça !

Remontant la piste,
j'avance dans la crainte.
Poursuivie sans relâche
Par ces ennemis.

Passées la colère,
la mélancolie.
Je viens quérir
la chaleur de ton étreinte.

Toutes ces bonnes gens
Mirées avec révérence
Leur parfum de groseille
et de lilas
Voyez seulement
Richesses et décadence
Sortez pics et mousquets
Pendez-nous tout ça !

Je ne sais dire
si tu es ma destinée.
Ou si c'est le sort
qui nous a rassemblés.
Quand j'ai fait mon vœu,
qu'il fut exaucé.
Ton amour est-il
Suffisamment armé?

Toutes ces bonnes gens
Mirées avec révérence
Leur parfum de groseille
et de lilas
Voyez seulement
Richesses et décadence
Sortez pics et mousquets
Pendez-nous tout ça !


Chanson interprétée par Priscilla la Douce
Mise à mort sur place publique de Coteau en Martise
Pour incitation à la révolte.
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Message  Pol Mar 20 Sep - 18:10

Si vous vous souvenez bien cher Lecteur , je vous ai narré mes débuts (peu probants) en tant que professeur d'histoire pour cours du soir. Mon précédent élève ayant été chafouin d'avoir perdu un œil lors du duel punitif qui avait suivi la première leçon, j'avais décidé de mette entre parenthèse ma carrière académique.

Mais voilà que pas plus tard qu'hier, au détour d'une auberge, semblable à toutes celles que l'on trouve sur les bords des routes théanes, une discussion avec un camarade de boisson réveilla en moi la flamme de l'enseignement ! Nous devisions, encore, sur les motifs et raisons qui avaient poussés la majorité du monde dit civilisé à s’entre tuer sur les terres eisenores.

Vexé de l'issue de mon derniers cours, je voulais reprendre à la création des Anciens Royaumes. Alors que je m’élançai sur une anecdote croustillante sur la disparition des Îles Glamour, ou comment des marins avinés peuvent laisser un brouillard emporter trois royaumes, je vis que l'assemblée souhaitait une entrée en matière plus contemporaine. Qu'à cela ne tienne, nous allons accélérer le temps et en venir directement au coup de marteau qui déclencha tout cela.

En effet, c'est en Eisen qu'un jeune moinillon, à la tonsure encore fraîche, un beau matin a décidé d'innover dans la communication avec ses supérieurs. En effet, lassé de ne pouvoir accéder au bureau de son Cardinal pour lui poser quelques questions théologiques, ce dernier ayant fort à faire à contenter marquises et autres jeunes mignons, il élabora un subtil plan. Son accoutrement l'empêchant d'accéder aux établissements fréquentés par le gratin de la hiérarchie ecclésiastique, il repéra le bâtiment devant lequel son supérieur passait de temps à autre : la cathédrale ! Afin d'avoir le plus de visibilité possible, il écrivit ses questions sur de grandes feuilles de papier qu'il cloua contre les portes de l'église. Ni une ni deux, l'impudent fut mise au ban, ironique pour celui qui avait placardé un avis, et on chercha comment le punir et surtout pourquoi. Les travaux manuels et de réparations des huis étant la charge des moines, on ne trouva rien de mieux que de l'accuser d'hérésie et de parjure.

Ce coup de marteau provoqua un effet domino dévastateur et inattendu, les gens se posèrent réellement des questions, et pas uniquement sur le fait d'avoir utilisé des clous de 15 au lieu des clous de 12, pourtant plus pratiques. Ce jeu des devinettes s'envenima et même l'Imperator s'en mêla en faisant sauver le moine d'un brûlant destin. Ça ne vous rappelle rien ce passage ? Un pauvre hère se plaignant des abus des grands qui se fait un poil trop bruyant et qui est condamné à rôtir sur Théah avant de continuer sa cuisson basse-température à Légion ? Et bien ces prélats n'y virent que du feu, pardonnez la moi elle était facile mais je n'ai pas pu m'en empêcher. Et l'histoire se répéta encore, enfonçant un peu plus notre monde dans la médiocrité dans laquelle il patauge depuis des siècles.

Le schisme ainsi créé provoqua une fracture franche au sein de l’Église, de la République d'Eisen et pour faire large au sein de Théah car il aurait été dommage que le monde entier ne se mêle pas de ce différend issu d'un clou et d'un marteau. On s'affrontait pour des différents religieux, politiques, mercantiles, philosophiques et bien souvent on ne savait pas réellement pourquoi on s'écharpait. Mais comme tout mouvement de mode, si vous ne le suivez pas, aussi incongru que cela puisse paraître, vous passez pour le dernier des pécores.

Et voilà comment j'ai pu résumer plus de 150 ans d'histoire afin que mon auditoire soit content et puisse finir sa chopine paisiblement. Je ne relèverai pas les nombreuses invectives que m'a valu ce travail de vulgarisation, sans doute étais-je tombé sur une docte assemblée et pas juste un rassemblement d’illettrés bigots et nationalistes... Décidément je commençais à avoir de l'empathie pour le corps professoral !
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Message  Julienlien Jeu 22 Sep - 16:36

"Combien dites-vous ?!?
- Pas moins de 3000 guilders ! Et ce uniquement pour la soirée et la fin de matinée !
- Mais...Cette personnalité est pourtant demandée à travers toute la Vodacce et au-delà ! C'est un cadeau !
- Un cadeau vous dis-je ! Il aurait pris le double pour la moindre bourgade d'Eisen !
- Et donc le Vicomte ?
- Et donc ce bon Vicomte, ses 2 sœurs et son cousin n'ont pas accepté de participer aux jeux !
- Ceci est surprenant. Ni même aux jeux d'argent ?
- NI MÊME AUX JEUX D'ARGENT ! Vous m'entendez ! Une véritable honte !
- Peuh ! Qu'ils ne se demandent pas pourquoi tout un chacun les traitera de mendiant à travers les cours ! Être convié à pareil rassemblement en sachant qu'il serait présent et refuser ses jeux...Vraiment, je vous l'affirme : La noblesse s'égare.
- Mais Ne vous inquiétez pas vous n'aurez pas à les railler mon ami !
- Plaît-il ?
- Et bien suite à ce manquement, sachez que le Duc les a fait pendre haut et court ! Leurs terres ont été dispersées dans les vicomtés voisins !
- HO HO HO ! Vous m'en direz tant ! Ça leur apprendra à fourmenter dans un coin plutôt qu'à participer aux festivités !"


Discussion entre 2 bourgeois fortunés, suite à une soirée jugée réussie.
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